dimanche 13 octobre 2013

Visite de Fukushima Daiichi - A. Gundersen 03.10.2013

Recevant de nombreuses questions sur la situation à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, Arnie Gundersen, ingénieur en chef de Fairewinds, nous propose une visite du site en vidéo, combinant images satellite, animations 3D et photographies.

Nous aurons ainsi une vision du site depuis la construction de la première unité, Daiichi 1, jusqu'aux 2 bâtiments les plus récents des unités 5 et 6. Nous verrons que dès la conception de la première unité en 1965, qui servira de modèle à ses trois voisines construites par la suite, les décisions maîtresses prises par les ingénieurs des sociétés General Electric et EBASCO, basées en premier lieu sur des considérations financières de réduction des coûts, scelleront dans le béton le sort du site et de la nation Japonaise entière, plus de 45 ans plus tard.


(21'34'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (150 Mo)

La visite commencera par le parc des citernes de stockage de l'eau contaminée, qui ne cesse de s'étendre. Là encore, des critères de prix de revient, commodément justifiés par des impératifs de délais de fabrication, grèvent lourdement la fiabilité des solutions retenues, et causent les problèmes de fuites de certains de ces réservoirs, détectées ces dernières semaines et mois.

Transcription en anglais / en français

(Aux dernières nouvelles, près de 150 réservoirs du modèle incriminé, prévu pour durer 5 ans, ne tiendront probablement pas leurs promesses avant de se mettre eux aussi à relâcher leur contenu fortement radioactif dans l'environnement.)
Nous irons ensuite faire le tour de chaque unité et bâtiment réacteur, en abordant les problèmes posés par les avaries qu'ils ont subies, les carences qui les ont causées et l'état plus ou moins précaire et instable dans lequel ils se trouvent. Les bâtiments turbines et la zone côtière où se trouvaient les pompes de refroidissement anéanties par le tsunami seront également abordées.
Il sera ensuite question des projets de TEPCO quant au "mur de glace", destiné à isoler les sous-sols des bâtiments du reste du site. Malheureusement, n'ayant jamais été expérimenté à aussi grande échelle, sont efficacité n'est absolument pas garantie. Gundersen reviendra également sur son projet de tranchée remplie de zéolite au-dessus des bâtiments, qui aurait permis de rejeter les eaux souterraines directement dans l'océan alors qu'elles n'étaient pas encore contaminées.
La visite se terminera par les plus jeunes unités du site, Daiichi 5 et 6, bâties plus haut et plus loin de l'océan, aveu silencieux des défauts de conception et de réalisation de leurs ainées.

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Pour complément d'information, voici une autre vidéo en deux parties de 13 minutes, que j'ai sous-titré voici 2 ans. Elle relate la construction de la centrale de Fukushima Daiichi, commencée en 1966.


(Partie 1, 13'26", Jp st Fr)


(Partie 2, 13'36", Jp st Fr) - Télécharger la vidéo complète (184 Mo)


Comme le dit Gundersen dans une autre de ses productions que j'espère aborder également,
"Construction et catastrophe, plus de 40 bonnes années séparent ces deux évènements. Et une seule très mauvaise journée."

Sources & crédits :
Transcription anglaise par Fairewinds, traduction par mes soins.
Traduction et sous-titrage de la vidéo par mes soins.
Fairewinds Energy Education : Tour of Fukushima Daiichi
Fukushima Diary : Nearly half of 350 contaminated water tanks can’t even last for 5 years
Science Film Museum
http://www.youtube.com/user/borrrden/videos

dimanche 6 octobre 2013

Vivre dans l'incertitude des faibles doses de radioactivité - David J. Brenner 11.03.2013

David Brenner est détenteur d'un doctorat de 3ème cycle et d'un doctorat en sciences. Il est directeur du centre de recherches radiologiques et du laboratoire de l'accélérateur de recherche au sein du centre médical de l'université de Columbia à New York, où il est titulaire de la chaire Eugene Higgins de biophysique des radiations, et professeur de radio-oncologie et de radiologie. Il est également l'auteur de nombreuses publications scientifiques, et de deux ouvrages de vulgarisation sur la radiothérapie et le radon dans l'environnement.



(29'52'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (208 Mo)

Dans cette vidéo réalisée à l'occasion du symposium de mars 2013 à New York, il nous parle des difficultés qu'il y a à étudier et déterminer les effets sur la santé des faibles doses de radioactivité. L'effet dominant ce sont les cancers radio-induits, en plus des effets tératogènes affectant le développement des embryons et des fœtus, des effets héréditaires pour les générations futures, et d'autres atteintes par exemple au niveau cardiaque.

Diaporama en anglais / en français
Transcription du discours en anglais (à venir) / en français

Le Dr Brenner nous explique que la principale source de connaissances dont nous disposons sur les effets des faibles doses de radiations provient de l'étude des survivants des bombes atomique d'Hiroshima et de Nagasaki, car il faut pouvoir disposer d'une population nombreuse, stable, et faisant l'objet d'un suivi pendant plusieurs décennies. Il en ressort qu'effectivement l'exposition à de faibles doses de radioactivité cause une augmentation significative du taux de cancers au niveau de l'ensemble de la population, mais qu'individuellement, les risques demeurent faibles.

S'il devient ensuite difficile voir impossible d'obtenir des chiffres pour des expositions à des doses de valeurs plus faibles, c'est que quelle que soit la population étudiée, elle comptera de toutes manières et en moyenne 40% de cas de cancers (!!). De trop faibles pourcentages de cancers radio-induits deviennent donc de ce fait indiscernables de cette masse par le biais d'études épidémiologiques. Il faut alors extrapoler ces chiffres recherchés à partir des chiffres connus selon diverses théories, dont celle jugée raisonnable de relation linéaire sans seuil, qui énonce que le risque de cancer radio-induit décroit linéairement et proportionnellement à la dose de rayonnement reçue, et qu'il n'y a pas de niveau de dose sous lequel le risque deviendrait nul.

Appliquée à une population d'un million d'habitants de Fukushima, cette théorie donne comme approximation du risque de mortalité par cancer radio-induit un chiffre d'environ 1 cas sur 2.000 personnes. Au niveau individuel, ce chiffre est similaire aux risques dus à la criminalité au Japon. Au niveau d'une population d'un million de personnes, ce même risque de 1 sur 2.000 prédit 500 victimes par cancer radio-induit. Il convient donc de noter la différence entre les risques individuels très faibles, et les risques pour la population, catastrophiques, et dont il faut absolument se soucier.

Le Dr Brenner explique ensuite que selon lui, il est important de disposer de moyens d'analyse par de véritables tests à grande échelle via une simple goutte de sang pour fournir rapidement des chiffres d'expositions individuelles à de grandes quantités de personnes, et ainsi de rassurer la grande majorité des personnes exposées à des doses faibles ou très faibles, et restaurer la confiance des populations dans les chiffres qu'on leur annonce. Voci une courte illustration vidéo de cet automate qu'il a conçu avec son équipe.


(0'56'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (6 Mo)

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Voici maintenant une toute autre manière de rassurer les populations victimes d'un accident nucléaire.
Nombre d'entre vous ont certainement entendu parler du célèbre MIT, le Massachusetts Institute of Technology, situé près de Boston aux États Unis, et souvent considéré comme l'une des meilleures universités mondiales en sciences et en technologies. Logiquement, cet institut de recherche comporte donc un département de sciences et d'ingénierie nucléaires.

En avril 2012, le gouvernement Américain publie une étude du MIT se prétendant la première en son genre, tendant à prouver que les faibles doses de radioactivité sont tellement inoffensives qu'il serait tout bonnement inutile d'évacuer les populations exposées aux contaminations radioactives suite à un accident nucléaire !

Pour affirmer cela, cette étude se base sur des souris, exposées pendant 5 semaines à des niveaux de radioactivité constants égaux à 400 fois la valeur de la radioactivité naturelle, et qui n'auraient montré par la suite aucune altération génétique. Une des scientifique affirme même que l'on pourrait laisser les souris dans ces conditions indéfiniment sans que leur état de santé ne s'altère.

Donc, populations de Fukushima et de tous les autres lieux contaminés par la radioactivité due à l'homme, rassurez-vous, vous ne risquez rien, TOUT - VA - BIEN !
Surtout pour vos opérateurs d'installations nucléaires et vos gouvernants : plus de faillites à redouter, plus de milliards à débourser en indemnisations des victimes évacuées, plus de simulacres de couteuses opérations de décontamination à envisager, plus de recessions économiques et de désertions de larges part des territoires contaminés à craindre ! Les spectres inquiétants d'agitations populaires toujours possibles - sait-on jamais ? - et de la débâcle des cartels mafieux de la finance, des politiques, et des militaro-industriels pro-nucléaires s'éloignent, OUF !

Les cancers et autres pathologies radio-induites ? Puisqu'on vous dit qu'aucune preuve n'oblige à les reconnaitre officiellement ! Et puis, quelques pourcents de plus ou de moins, noyés dans la masse moyenne des 40% de cancers habituels observables dans toute population, quelle importance...


(17'58'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (127 Mo)

Cela vous semble être un scénario incroyable, issu d'un mauvais film-catastrophe ? Eh bien, regardez-donc cette vidéo de Ian Goddard, où il s'attache à démonter les rouages et les failles de cette étude et ses prétentions criminelles. Consultez les liens qu'il fournit (ci-dessous, en anglais malheureusement), vérifiez par vous-mêmes, et faites-vous votre propre opinion.
Transcription de la vidéo en anglais / en français (à venir)

MIT, A new look at prolonged radiation exposure
MIT awarded more than $2 million in NEUP grants, fellowships
MIT, the future of nuclear power
SimplyInfo, Flawed MIT Study Used To Dismiss Need For Nuclear Disaster Evacuations
NCBI, the MIT study
NCBI, Tanaka et al. study
Google search for Chernobyl-induced genetic damage
NCBI, Fucic et al 2008, meta-analysis of Chernobyl-induced genetic damage
William Wagener, Inside Fukushima Evacuation Zone 2 - A View the MEDIA does not give

Souces et crédits, symposium :
Vidéo originale et diaporama (archive webcast)
Vidéo par ERF2012 / Cinema Forum Fukushima / East River Films 
Traduction du diaporama par mes soins.
Transcription et traduction de la vidéo par mes soins, un grand merci à Odile Girard (http://fukushima-is-still-news.over-blog.com) pour sa relecture et ses corrections.
Édition et sous-titrage de la vidéo par mes soins.
Système RABIT : extrait d'une vidéo de Chritine Schiffner, traduction et sous-titrage par mes soins.
Vidéo originale de Ian Goddard : MIT No-Evacuations Study Debunked


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Fukushima - Que savaient-ils et quand ? - A. Gundersen 11.03.13 from Kna60 on Vimeo.