lundi 23 février 2015

Energie, des économies à bon compte


(21'53'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (148 Mo)

Transcription  en français / en anglais

"Si l'on vous donnait 10 milliards, le prix d'une centrale nucléaire, construiriez-vous une nouvelle centrale, ou investiriez-vous dans les économies d'énergie ?" demande Arnie Gundersen. Son invitée Elisabeth Chant, experte en efficacité énergétique et économies d'énergie répond : "Pour moins du dixième de cette somme, j'amènerais l'ensemble du parc immobilier de l'état du Vermont à de très importantes économies d'énergie, y compris les logements à loyer modéré, jusque là négligés dans ce genre de plans d'action."

Voilà ce que j'aimerais entendre et lire plus souvent dans mon propre pays, la France. Voilà qui fait plaisir à lire, venant d'un pays réputé pour être parmi les plus gros gaspilleurs énergivores de la planète, les États-Unis. N'oublions pas toutefois que ce que l'on voit ici dans le Vermont est l’œuvre d'une association à but non lucratif... Pourtant, cela nous montre que vis-à-vis de certains de ces états, la France a encore et toujours quelques années de retard. Quand c'est Jacquot qui le chante, on peut s'en féliciter, mais là... you see what I mean.

Pendant ce temps-là, en France... notre ministre de l'environnement vante une nouvelle race de centrales nucléaires, le sénat retarde la diminution de la part du nucléaire dans  notre production et augmente même son quota, de manière à pouvoir lancer l'EPR de Flamanville sans pour autant fermer une ancienne centrale, et notre président chante les louanges de notre force de dissuasion nucléaire...

Pendant ce temps-là, un collègue m'expliquait il y a peu qu'ayant fait construire une maison récemment, il avait renoncé rapidement aux possibilités d'équipements solaires. Sa maison ayant un toit plat, il ne bénéficiait de pratiquement aucune aide par rapport à une maison avec un toit à pentes conventionnel. Cherchez l'erreur...

Certes, il y a aussi en France des programmes d'aide favorables aux économies d'énergie, comme "Habiter mieux" de l'Anah, l'Agence nationale de l'habitat que vient de me signaler une lectrice. Voyez également, entre autres, le site du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie dédié aux économies d'énergie, et celui de l'ADEME. Je vous laisse chercher pour la suite, et comme expliqué dans la vidéo, ne négligez pas vos instances locales, vos mairies et préfectures.

Il est question dans la vidéo d'éclairage à basse consommation. Voilà à mon sens une avancée spectaculaire, en terme de consommation électrique. Chez moi, à part quelques rares lampes d'utilisation exceptionnelle, tous mes éclairages sont à basse consommation. J'ai commencé voilà longtemps déjà par des ampoules fluo compactes, et dernièrement je suis passé aux ampoules à LEDs pour toutes celles qui servent le plus fréquemment : cuisine, bureau, chambre, etc. Par rapport aux lampes à incandescence, la différence est bluffante, une consommation électrique divisée au moins par 10 ! Et les LEDs par rapport aux fluos apportent encore des avantages : moins nocives au niveau de leur fabrication et recyclage, ainsi que par leur absence de rayonnements électromagnétiques émis, et à mon goût un meilleur éclairage. Que ce soit dans une lampe de bureau ou dans une linolite de salle de bain, avec pourtant une "puissance équivalente" inférieure, ça éclaire au moins aussi bien, voir mieux. Bref, 6W à LEDs font mieux que 60W à incandescence, WOW !

Maintenant, il faut voir les choses en face. A raison d'une quinzaine d'euros la lampe à LEDs, et avec un kW/h au tarif de base de 0,144 €, il faudra qu'elle fonctionne pendant plus de 1.700 heures pour la rembourser par rapport à la consommation d'une ampoule traditionnelle de 60W. A 5 heures d'utilisation par jour, cela fait environ 1 an. N'espérez donc pas amortir votre investissement éclairage presque immédiatement.

D'après un électricien au boulot à qui j'ai posé la question dernièrement, l'éclairage représente environ 17% de la consommation électrique en France. Je n'ai pas le courage de chercher des détails à ce propos, ni quel serait l'impact sur la production électronucléaire française si la majorité des ménages divisaient leur consommation éclairage par 10. Mais zut, arriver à diviser par 10 son besoin d'électricité sur un des postes de consommation, ça n'est déjà pas rien ! Et puis il faut bien commencer quelque part, même à bien petite échelle, même si ça n'est pas (égoïstement) super-rentable à court terme. Je me dis que même si plus de 75% de cette électricité non consommée, ça ne fait pas lourd, c'est toujours autant que le nucléaire-cocorico (avec la crête en berne et les deux pattes dans la M**** sur son tas de fumier) ne produira PAS !

Et il faut passer le message aux parents, aux amis. Je pense spécialement à nos ainés, aux personnes âgées. Chez ma mère par exemple, octogénaire ayant une sainte horreur du gaspillage et qui continue méticuleusement (par déformation professionnelle d'ancienne comptable) de vérifier tous ses comptes et factures, pas l'ombre d'une ampoule basse consommation. Tout brille par incandescence. C'est "de son époque"... Vous voulez faire des cadeaux utiles, de l'individu jusqu'à la planète ? Offrez des ampoules à LEDs !  :)

Il est également question dans la vidéo de "multiprise esclave" ou maître-esclave, ou encore coupe-veille (Si vous ne connaissez pas ce genre d'équipement, voyez par exemple ici ou ). Par expérience personnelle, je dirais que ce genre de matériel n'est pas infaillible. J'en utilise une depuis des années sur mon PC principal, et malheureusement depuis un changement d'unité centrale, elle a perdu son "intelligence" et se comporte donc comme un bloc multiprise ordinaire : les prises esclaves sont toujours sous tension, même si le PC branché sur la prise maître est éteint. Le problème ne vient pas d'une panne, mais en fait de l'unité centrale elle-même. Comme on dirait chez Microsoft, "Ce n'est pas un bug, c'est une fonctionnalité !" En effet, certaines unité centrales, même éteintes, consomment toujours un très faible courant car certains circuits électroniques sont toujours actifs, pour permettre par exemple de sortir le PC de veille par action sur une touche du clavier ou de la souris. Si par malheur votre prise intelligente est suffisamment sensible pour détecter ce faible courant, elle considérera que le PC est toujours en marche, et donc la coupure automatique des prises esclaves ne fonctionnera pas. Méfiez-vous donc si vous souhaitez vous équiper de ce genre d'appareil.

Toutefois, il y a des solutions de secours. La plus simple, le classique bloc multiprises équipé d'un interrupteur manuel intégré, pas très esthétique ni discret car il doit rester visible et accessible. Mais moyennant un peu de bricolage et quelques euros de matériel, on peut aussi se confectionner un interrupteur déporté, à intercaler dans le circuit avant votre multiprise. Le principe est très simple. Une prise mâle, une prise femelle, un peu de câble électrique, un domino et un interrupteur genre lampe de chevet, et le tour est joué. Voici le schéma, et à quoi ça peut ressembler :










Deux points sont importants : 1) la section du câble électrique, ne pas dépasser 7 ampères soit ~ 1500 watts par mm² de cuivre, pour une longueur inférieure à 10m. Et 2) l'ampérage admissible par l'interrupteur. Ce genre de petit interrupteur en principe destiné à commander une lampe de faible puissance est limité à ~ 2 ampères, soit ~ 450W. Cela laisse quand même la possibilité de commander plusieurs périphériques pas trop gourmands. Vous en aurez pour une douzaine d'euros de fournitures, comptez donc sur une durée d'amortissement d'un ou deux ans, suivant les appareils qui ne resteront plus inutilement en veille grâce à ce genre de montage. Bon bricolage :)

Une dernière remarque concernant vos écrans, téléviseurs ou ordinateurs. La majorité des constructeurs règlent par défaut leur luminosité à une valeur entre 75 à 100 %. A moins de les utiliser dans un environnement très lumineux, baissez donc ce réglage, la plupart des écrans sont tout-à-fait utilisables à 30 % de luminosité, voir moins. Si l'on prend l'exemple d'un écran Dell de 27 pouces à rétroéclairage par néons, le fait de baisser sa luminosité de 100 à 30 % fait passer sa consommation de 100 à 72 W. En imaginant que cet écran reste allumé 7 h par jour, vous économiseriez ainsi environ 70 kW/h par an, soit 10 €. Pas énorme, au niveau individuel. Mais si on multiplie par quelques centaines de milliers ou millions d'écrans ? Nous sommes tous des graines de colibris !

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Sources :
Vidéo, article, et transcription en anglais sur le site de Fairewinds : A Cheaper Way to Save


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Fukushima - Que savaient-ils et quand ? - A. Gundersen 11.03.13 from Kna60 on Vimeo.