Yoshihiro Kanno est membre du groupe "Save Watari Kids" (Sauver les Enfants de Watari"), et réside toujours à Watari, un quartier de la ville de Fukushima, fortement contaminé par la radioactivité suite à la catastrophe nucléaire. Save Watari Kids (Jp) est un groupe d'habitants bénévoles, qui s'efforcent d'améliorer le sort des enfants, par exemple en organisant des programmes de récupération le week-end, qui permettent aux familles de fuir pour un moment leur environnement habituel pollué par les radiations.
Dans cette interview par OurPlanet-TV, Mr. Kanno explique les raisons pour lesquelles sa famille et lui ne peuvent quitter Fukushima. Et ironie du sort, ils ne peuvent bénéficier des programmes de récupération..
Le 22 Décembre 2011, du riz provenant d'un fermier du district de Watari, ville de Fukushima, était découvert contenant 1540 Becquerels/kg de césium radioactif, soit plus de 3 fois la limite admise après la catastrophe de 500 Bq/kg. C'était alors officiellement le riz le plus fortement contaminé jamais découvert.
Ian Thomas Ash (En), que vous devez maintenant connaître à travers les quelques traductions que je vous ai présenté de ses documentaires, a également rencontré Mr. Kanno en Octobre 2012, lors d'un tournage à Watari. Voici un lien vers la page du blog de Ian (traduite par Google) où il relate cette rencontre.
D'après Mr Kanno, les habitants de Fukushima ne sont pas évacués pour éviter que l'économie de la ville et de la préfecture ne sombre définitivement. Il est donc question d'un sacrifice sciemment mené par les autorités, "pour le bien du pays"...
Vous pouvez également vous reporter à cet article de Décembre 2012, avec les vidéos des mesures de radioactivité à Watari par la CRIIRAD à un an d'intervale, en Juin 2011 et 2012.
En Juin 2012 également, "Birdairjp", citoyen Japonais qui publie sur sa chaîne YouTube "Truth we must face" (La vérité que nous devons affronter) ses propres tests de radioactivité, publiait ces mesures effectuées le long de la rivière Abukama, vers le centre de la ville de Fukushima, au niveau de fossés de drainage des eaux pluviales venant du quartier de Watari. Voici les résultats :
0,45 µSv/h dans l'air à hauteur de poitrine.
15,70 µSv/h à 1m au dessus de la boue du fossé de drainage,
85,03 µSv/h au contact de la boue.
Watari serait la zone la plus contaminée du centre de Fukushima.
Merci à Georges Magnier du blog Vivre après Fukushima pour sa traduction Française de l'interview de Yoshihiko Kanno.
Et merci à Pectine pour les versions Française et Anglaise de la transcription.
Katsutaka Idogawa est le maire de la petite ville de Futaba, comptant environ 6500 habitants, située à 3 km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Suite à l'accident nucléaire du 11 Mars 2011, la ville se trouvera fortement contaminée le 12 Mars avec un niveau de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieur à la normale,avant même l'explosion du réacteur 1 qui exposera la population et les services d'urgence travaillant à l'évacuation des habitants à des retombées radioactives notables. Mr. Idogawa est le seul maire des zones sinistrées à avoir décidé dès les premiers instants et de son propre chef d'évacuer la totalité des résidents en dehors de la préfecture de Fukushima. Une partie trouvera refuge dans un lycée désaffecté de la ville de Kazo, préfecture de Saitama, à 250 km de là dans la banlieue nord de Tokyo, où seront installé des services administratifs et une mairie provisoires. De fait, Futaba comptera et compte encore aujourd'hui parmi les zones les plus contaminées, et la totalité du district se trouvera inclus dans la zone d'évacuation obligatoire des 20 km. A l'origine favorable au nucléaire, et confiant dans les belles paroles des institutions pro-nucléaires et de l'exploitant TEPCO, on doit au maire l'ajout des réacteurs 5 et 6 à la centrale de Fukushima, de ce fait situés sur le territoire de sa commune. Alors que depuis les années 60, ont vantait les mérites, la modernité et la prospérité qu'apporterait l'implantation de la centrale, après l'accident il prendra vite la mesure des mensonges et de la sinistre réalité qui se cache derrière cette façade, comme celle de sa mairie financée par la centrale nucléaire, dont il dit lui-même qu'elle est "bien trop grande et bien trop belle pour une petite ville comme la sienne". Rapidement, Mr. Idogawa s'oppose aux autorités gouvernementales à propos de l'augmentation de la dose d'exposition maximale tolérable à la radioactivité, qui est passée de 1 à 20 mSv/an. Il entre aussi en conflit avec le gouvernement local et son propre conseil municipal, qui voudraient construire une décharge temporaire pour le stockage de déchets contaminés et radioactifs sur le territoire de la commune. Il ne se présentera donc pas aux négociations avec le gouvernement central en vue de ce projet qui débutent en Janvier 2012. Le maire estime que ce projet interdirait définitivement le retour des habitants, alors que son objectif est qu'a terme, une fois la centrale de Fukushima demantelée et la région décontaminée, les habitants puissent retrouver leurs racines et leur terre natale. Janick Magne a rencontré le maire de Futaba le 12 Février 2012, dans le Lycée - refuge Kiza. Je vous invite à suivre ce lien pour lire sur son blog le récit de cette entrevue, et le témoignage de Mr Idogawa : Fukushima, l'enfer d'un accident nucléaire« Parlez de nous, dites ce qui se passe. Dites le scandale des villes et
des gens sacrifiés au nom du nucléaire ! Dites aussi au monde entier
qu’il faut préserver notre environnement. Il faut cesser de diluer les
produits radioactifs en les dispersant dans la nature, comme le fait le
gouvernement japonais !»
Ne pouvant se rendre à une invitation au festival du film de Berlin en Février 2012 pour la projection du film "Nation Nucléaire" sur les réfugiés de Futaba, Mr. Idogawa rédigera ce message vidéo de remerciements et de mise en garde.
Voici par ailleurs la bande annonce de ce film, "Nation Nucléaire", (Nuclear Nation), un documentaire d'Atsushi Funahashi, qui raconte l'histoire des réfugiés nucléaires de Futaba et leur exode. A travers leurs angoisses et frustrations, le film pose la question du coût réel du capitalisme et de l'énergie nucléaire.
Le 25 Avril, Mr Idogawa témoigne de la situation réelle
de Fukushima devant le Comité Constitutionnel de la Chambre des Conseillers (parlement).
Des habitants de Futaba ont essayé de passer des tests d'exposition radioactive dans plusieurs hôpitaux, mais en ont été empêché par l'Université de Médecine de Fukushima.
Malgré qu'il soit lui-même victime de perte de pilosité et saignements de nez quotidiens, il s'est vu refuser un test sanguin dans un hôpital de Tokyo.
Les données du système SPEEDI ont été communiquées aux États-Unis, mais pas à la population directement concernée. En Avril 2012, la ville de Futaba ne disposait toujours pas de ces données.
La ville n'a pas non plus été avertie des opérations de dépressurisation (venting) pratiquées pour faire tomber la pression dans les réacteurs en perdition, qui ont libéré de grandes quantités de radioactivité dans l'atmosphère.
Il a également pris la parole lors d'une réunion d'information au siège de l'ONU à Genève le 30 octobre 2012 et a supplié les autorités internationales d'aider à l'évacuation des résidents de Fukushima, y compris 300.000 enfants qui vivent encore dansles zones fortement contaminées. Il révèlera lors de cette visite à l'étranger avoir un kyste à la thyroïde, faute de pouvoir le faire dans son propre pays.
Le 20 Décembre 2012, l'assemblée municipale de Futaba fait passer une motion de défiance à l'encontre du maire, l'accusant de "causer la confusion parmi les habitants", étant donné que la politique gouvernementale consiste à décontaminer les zones impactées, et non évacuer les habitants. Le 26 Décembre, Katsutaka Idogawa annonce la dissolution de l'assemblée municipale. Le 20 Janvier, le maire, qui se trouvait dans un hôtel de Koriyama pour assister à une réunion avec les habitants, est hospitalisé d'urgence, se sentant la tête lourde et étant victime d'étourdissements. Il pouvait toutefois marcher seul.
Le 23 Janvier, Katsutaka Idogawa annonce sa démission du poste de maire de Futaba, et laisse un message public (télécharger la trad. Fr) sur le site web de la mairie.
Quelques considérations personnelles pour finir.
Concernant le refus de Mr. Idogawa de voir des entreposages "provisoires" de déchets et débris radioactifs dans sa commune, il me semble que le sujet est délicat, et pas forcément simple à trancher.
D'un côté, on peut considérer que "foutu pour foutu" au niveau contamination et radioactivité, pour une période probablement longue, les zones fortement contaminées aux environs immédiats de la centrale sont de bons endroits pour stocker des matières radioactives. Ça restera probablement longtemps des zones contrôlées d'accès restreint, y amasser encore plus de radioactivité éviterait de la disperser dans tout le pays, ainsi que les transports résultants, jamais exempts de dangers.
Je pense qu'il faut voir les choses en face : la décontamination est un leurre, une illusion. Que ce soit au Japon, en Russie ou ailleurs, les exemples ne manquent pas de travaux de décontamination qui ont été peine et argent perdus (sauf évidemment pour ceux qui se sont remplis les poches au passage, et ceux qui y ont laissé leur santé ou leur vie !) En Russie, on s'aperçoit même que dans certains cas, la baisse des niveaux de radioactivité est inférieure à ce que la décroissance naturelle aurait dû causer. Au Japon, la centrale de Fukushima Daiichi continue, chaque jour, et pour encore bien longtemps, de polluer l'océan, l'atmosphère et les terres, pour ce qu'on en sait. Car pour les corium, les cœurs fondus de 3 réacteurs, c'est toujours publiquement le silence et l'ignorance complète, 2 ans après ! Et les valeurs de contamination des nappes phréatiques et cours d'eau, où sont-elles ?
Faire disparaître la radioactivité est impossible. Du moment que l'on extrait le minerai d'uranium du sol, il est déjà trop tard, l'engrenage infernal et irréversible est lancé. On ne peut que déplacer la contamination, soit par négligence à toutes les étapes où elle peut avoir lieu, et il n'en manque pas ! Soit exprès, en la transportant d'un point A à un point B, en prétendant la "contrôler". Faux, d'une manière ou d'une autre, on ne fait que décontaminer un endroit pour en contaminer un autre, masquer le problème pour un temps, le transmettre à nos enfants et aux générations futures. D'un autre côté, je ne suis pas certain qu'une majorité de personnes, hors contexte en France et ailleurs, puisse comprendre et ressentir l'attachement des gens à leur terre, leur région ou ville natale, leurs racines, leur histoire et traditions, telles qu'on les sent transparaître dans tant de récits et de drames après Fukushima. Je pense que cet attachement est éminemment respectable, mais j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre la force de cette volonté du maire de voir un jour les gens de Futaba revenir chez eux, à portée de fusil du lieu du pire accident nucléaire à ce jour.. Peut-être parce que voilà plus de quarante ans que j'ai perdu mes racines et mon "chez-moi" (pour de toutes autres raisons), et que je sais que je n'y retournerai jamais, bien qu'ayant toujours résidé dans mon pays natal la France. Quoi qu'il en soit, bien que forcément distant de cette histoire et de ses détails, je pense que Mr. Idogawa mérite qu'on lui tire notre chapeau, et qu'on lui adresse de chaleureux remerciements et encouragements.
Comme vient de me le dire une lectrice, "Voilà un homme qui a agi selon sa conscience, ça devient rare aujourd'hui". J'ajoute : voilà un homme courageux, droit et loyal envers ceux qui l'ont choisi et lui ont accordé leur confiance. Un homme qui a su reconnaître ses erreurs, comme avoir été trop confiant et s'être laissé acheter par de belles promesses et avantages matériels prodigués à la communauté. Un homme qui face au danger radioactif et aux multiples oppositions, au péril de sa propre santé et des jours lui restant a vivre, est resté fidèle et dévoué à ses subordonnés et ses résidents, agissant pour les préserver autant que possible.
Peut-être que par le bouche-à-oreille, ces quelques lignes parviendront à Mr. Idogawa, mais même si ce n'est pas le cas, je tiens à le dire, avec la liberté de mon status de "particule humaine ordinaire, quelque part sur la planète" :
Merci, Monsieur Idogawa, d'avoir agi avec courage, honneur et respect. Merci d'être tel que vous êtes, si seulement tous les responsables, décideurs et politiques pouvaient être à votre image ... Maybe by word-of-mouth, these few lines will reach Mr. Idogawa, but even if not, I would like to say, with the freedom of my status of "ordinary human particle, somewhere on the planet": Thank you, Idogawa-san, to have acted with courage, honor and respect. Thank you to be as you are, if only all leaders, decision makers and politicians could behave like you...
Voici le message de Miho, Japonaise et membre du collectif IndepedentWHO :
J'ai reçu une demande urgente de M. Toshio Yanagihara, un avocat qui représente 14 enfants de Fukushima qui demandent l'évacuation collective
de la zone contaminée. M. Yanagihara et les autres partisans organisent une manifestation le 23 Février à Tokyo. Ils sont à la recherche de plus
de gens qui peuvent soutenir ce mouvement. Comme vous le savez peut-être, la récente enquête de santé sur les enfants de Fukushima a
révélé que trois enfants avaient déjà été opérés sur le cancer de la thyroïde et qu'il y avait 7 autres enfants qui subiraient la même
conséquence.
M. Yanagihara vous serais reconnaissant si vous pouvez vous inscrire comme "supporter" et laisser un commentaire sur le site internet
à l'adresse ci-dessous (en anglais seulement): http://www.fukushima-sokai.net/action/adovocates-e.php
Sous ce formulaire, la rubrique "List of approvals" vous permettra de consulter la liste des supporters de cette action, particuliers et organisations.
Voici une capture du formulaire que j'ai traduit en Français pour ceux qui seraient un peu perdus, ainsi qu'une traduction de l'article sur la manifestation (lien "* A propos"), sur le site du Fukushima Collective Evacuation Trial :
Pour soutenir la manifestation de Shinjuku le 23 Février
Le Fukushima Collective Evacuation organise une manifestation le 23 Février
pour demander au gouvernement Japonais d'évacuer les enfants des zones
contaminées par la catastrophe nucléaire du 11 Mars 2011.
Pour supporter cette manifestation, signez s'il vous plaît le formulaire
ci-dessous. Votre action et votre voix pourront faire un avenir différent
pour les enfants de Fukushima. *vos informations ne seront utilisées pour aucun
autre usage.
Manifestation de Shinjuku le 23 Février Évacuez les enfants maintenant !
Le Fukushima Collective Evacuation Trial Team a prévu une manifestation le 23 Février 2013 à Shinjuku, Tokyo. Nous affirmons que les actions entreprises directement par les citoyens ordinaires sont un facteur très important pour que la Cour considère l'évacuation des enfants. Historiquement parlant, alors que la catastrophe de Tchernobyl avait contaminé de vastes étendues du Belarus, les manifestations de parents ordinaires en 1989 ont poussé le gouvernement Biélorusse à entreprendre le Projet de Restauration au niveau national.
Même si le gouvernementJaponais n'est pas disposé àtenir compte desvoix descitoyensdans ses politiques, les citoyens doivent encoreformerl'opinion publiqueen montrantle pouvoirque la démocratiedoitoffrir. Peu importe ce qu'ilsfont ou ne fontpas pour nous,nous ne pouvons pastomber dansla majoritésilencieuse car l'avenirdes enfantsest entre nos mains.
World Network for Saving Children from Radiation (Réseau Mondial pour Sauver les Enfants de la Radioactivité) ___________________________________________________________________________ La réalité à Fukushima - un avocat japonais prend la parole à l ONU
L'auteur de cet appel, l'avocat du Collective Evacuation Trial Toshio Yanagihara, s'est d'autre part exprimé au Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, lors d'une réunion le 30 Octobre 2012. Voici son intervention.
Fukushima Collective Evacuation Trial est un collectif de citoyens
demandant à la municipalité de Koriyama, Fukushima, d'évacuer les
enfants vers les zones en-dessous de 1mSv / an de contamination
radioactive. Si le cas des enfants à Koriyama est entériné par le
tribunal, la jurisprudence fera que les autorités des zones à forte
contamination devront adopter cette norme et assurer aux enfants une
évacuation sanitaire.
"Mesdames et Messieurs, je suis ici aujourd'hui, ainsi que mes amis, pour vous demander de penser aux personnes, spécialement les enfants, piégées dans les zones hautement radioactives au Japon après l'accident nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi. Je suis ici aujourd'hui pour vous demander d'entreprendre une action significative en tant que Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies pour secourir ces personnes prises au piège. Elles vivent dans une zone d'un niveau de contamination radioactive égal ou supérieur aux zones évacuées autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Les effets sur la santé de la radioactivité sont bien établis. Comme le Dr. Fernex vous l'a exposé, la radioactivité causera des problèmes non seulement à votre santé, mais aussi à celle de vos descendants.
Vous avez également entendu dans le discours de Mr. Idogawa les souffrances de la population locale qui a dû fuir au loin de toute urgence. Il pourrait aussi beaucoup parler des sentiments des personnes évacuées et de son propre ressenti en tant que chef de file de ce groupe de personnes qui ont dû vivre des circonstances extraordinaires.
Je décris la réaction de notre gouvernement sous les trois aspects principaux suivants.
Premièrement, ils ont toujours été extrêmements sélectifs dans leur production des informations nécessaires.
Deuxièmement, ils ont minimisé les effets de l'accident.
Troisièmement, ils ont relevé la norme de sûreté nucléaire à leur convenance.
25 ans avant l'accident nucléaire de Fukushima, c'était l'accident de Tchernobyl. C'est un point de comparaison très pertinent. Qu'avons-nous appris de notre expérience de Tchernobyl ? Quand l'accident de Tchernobyl s'est produit, le gouvernement Soviétique n'a pas fourni de tablettes d'iode à sa population. Ce qui a causé des cancers de la thyroïde chez les enfants. De la même manière le gouvernement Japonais n'a pas non plus fourni de tablettes d'iode. Une ville a même donné la consigne de collecter des tablettes qui avaient été distribuées. Nous trouvons maintenant un taux inhabituellement élevé d'anomalies de la thyroïde parmis les enfants de Fukushima. Il a déjà été rapporté un cas de cancer de la thyroïde diagnostiqué chez un enfant. Le gouvernement Japonais a changé le niveau légalement autorisé d'exposition à la radioactivité de 1 mS/an à 20 mS/an pour éviter l'établissement d'une zone d'évacuation obligatoire plus étendue. La même erreur a déjà été faite en Union Soviétique il y a 25 ans de cela pour éviter d'évacuer les enfants des écoles.
Le gouvernement Japonais a sélectivement caché les informations cruciales pour minimiser l'accident. Cela comprend la simulation détaillée du système de pointe nommé SPEEDI, basé sur la mesure de données rapprochées et prenant en compte la topologie locale et les conditions météorologiques au moment de l'accident. Ils ont également dit de manière répétée au public "qu'il n'y aurait pas d'effet immédiat sur la santé". Le gouvernement Japonais continue de
cacher certaines informations critiques même aujourd'hui. Le rapport Yablokov-Nesterenko basé sur 5.000 documents principalement en Bélarusse, Ukrainien et Russe fournit une analyse selon laquelle 980.000 personnes ont perdu la vie des suites de l'accident. La densité de la population est 15 fois plus élevée à Fukushima que dans les régions autour de Tchernobyl. Le nombre de personnes à Fukushima dans des zones d'un niveau de contamination équivalent à celui de Tchernobyl est également plus élevé. Il n'est donc pas
difficile d'imaginer que le nombre de décès à Fukushima sera significativement plus élevé. Laissez-moi prendre l'exemple de la ville de Koriyama où je représente actuellement 14 enfants du Collectif d'Évacuation en Instance. Il est connu que les enfants sont plus affectés par la radioactivité que les adultes. Observez s'il vous plait cette carte de la ville de Koriyama, située à 60 km de la centrale nucléaire. Les chiffres sont ceux de la radioactivité aérienne et du niveau de contamination du sol mesurés en Août de l'an dernier. Les
points rouges sur la carte indiquent un niveau de radioactivité équivalent à la zone d'évacuation obligatoire autour de Tchernobyl.Si vous appliquez la norme utilisée pour l'évacuation à Tchernobyl, la plus grande partie du centre-ville tomberait en zone d'évacuation obligatoire, d'où les habitants seraient forcés de partir. C'est dans ce dangereux niveau de contamination que les enfants restent à l'école. En tant qu' avocat j'ai eu l'idée d'entreprendre une action pour forcer le gouvernement local de la ville de Koriyama à évacuer les enfants scolarisés vers la zone sous les 1 mS/an de radioactivité aérienne. La procédure judiciaire prend du temps, alors que la situation économique des parents de ces enfants ne leur permet pas de les évacuer par leurs propres moyens. On signale également que les enfants qui mangent un repas apporté de la maison plutôt que celui de l'école sont rudoyés par leurs camarades. De plus, certains chercheurs ont découvert que les niveaux de radiations indiqués par les équipements de surveillance mis en place par le gouvernement sont typiquement inférieurs de moitié à ceux auxquels les gens sont exposés. Nous serions très heureux de partager les éléments de preuve de cela au cas où cela vous intéresse. Pour savoir quel genre de trucage de données à lieu, observez s'il vous plait l'image suivante. Vous voyez deux appareils de surveillance côte à côte. Il y a près de 500 postes de contrôle dans les écoles et les parcs de Fukushima, et vous voyez deux appareils de contrôle l'un près de l'autre comme sur cette photo. Celui sur la gauche est l'équipement utilisé actuellement. Celui à droite était utilisé auparavant et aboli par le gouvernement Japonais, car il répondait au standard international en usage avant qu'il ne commence à imposer sa propre norme de mesure de la radioactivité aérienne. Le contrat avec la compagnie qui fournissait la machine de droite a été interrompu. Les mesures par le type d'appareil de droite sont de 40% plus élevées. C'est un parfait exemple de comment le gouvernement essaye de sous-estimer la contamination causée par l'accident. Le gouvernement a également conscré un budget énorme au nettoyage des abords des postes de contrôle officiels.
Permettez-moi de
parler à présent de l'état de santé actuel des enfants de Fukushima. Le 11 Septembre, les
examens de la thyroïde ont trouvé des anomalies telles que des nodules ou
kystes chez 43% des 42.000 enfants testés. Le chiffres chez les filles sont
pires. 54% des filles âgées de 6 à 10 ans présentent des anomalies, et 55% des
11 à 15 ans. De plus, nous avons découvert en Septembre qu'un enfant
souffrait d'un cancer de la thyroïde. Cependant, le gouvernement refuse
de lier ces symptômes à l'accident.
Après le désastre de Fukushima, le
gouvernement Japonais a mis nombre de politiques en vigueur. Apparemment, ils ne
parlent que des reconstructions de la région basées sur la décontamination. Pourtant, il a déjà été prouvé à
Tchernobyl que la décontamination n'est pas efficace. C'est presque comme si à chaque
fois que le gouvernement Japonais évoque le mot "reconstruction",
cela signifiait en fin de compte l'emprisonnement des victimes sinistrées dans
les zones fortement contaminées pour des raisons économiques. Beaucoup des travailleurs du site
de Fukushima Daiichi viennent de la préfecture de Fukushima, et doivent
travailler pour une pyramide de sous-traitants. Cela pourrait désigner un
esclavage économique. Bien sûr, je souhaite assurément que ce ne soit qu'une
crainte sans fondement.
Le gouvernement Japonais n'assume pas la responsabilité
des évacuations volontaires. Cela signifie pour les habitants que le gouvernement ne
paiera pas si vous décidez de partir. Le résultat de cette politique, c'est que ceux qui ne
peuvent se permettre de tout laisser derrière eux et de repartir de zéro n'ont
d'autre choix que de rester dans des régions fortement contaminées, quels que
soient leurs souhaits. Le
gouvernement japonais devraitassumer
ses responsabilitésmorales et juridiquesquant à l'évacuation deceux qui vivent encoredans les régionsfortement contaminées, en particulier les enfants.
Donc que pouvons-nous
faire ? La réponse est simple. Nous devons immédiatement évacuer les gens,
spécialement les enfants, en dehors des zones de forte radioactivité. Pourquoi cela doit-il
être fait immédiatement ? Tchernobyl a souffert de 980.000 victimes, malgré sa
norme d'évacuation acceptée par la communauté internationale. Ce n'était pas à cause
d'une norme inadaptée, mais plutôt parce qu'elle a été appliquée 5 ans après
l'accident. Pour beaucoup, c'était
trop tard. C'est pourquoi nous devons déplacer les enfants hors de la
contamination radioactive maintenant !!!
J'espère que vous avez envie maintenant de rejoindre les
forces pour protéger les droits de l'homme à Fukushima. Merci beaucoup de votre attention."
~ ☢ ~
"Dear distinguished delegates,
Today, together with my friends, I am here
to ask you to think about the people, especially the children, who are trapped
in the high radiation areas in Japan after the nuclear accident at the
Fukushima Daiichi plant. Today, I am hear to request you to take a significant
step as the UN Human Rights Council to rescue these trapped people. They are
living in the zone that has equivalent or higher level of the radiation
contamination compared to the evacuated zones around the Chernobyl Nuclear
Plant.
The health effects of radioactivity is
well-established. As Dr. Fernex has been presented to you, the radioactivity will cause problems not only in your health, but also
in the health of your descendents.
You also heard the actual suffering of the local people
who had to escape to far away location in such a big hurry in Mr. Idogawa's
speech. He can also talk a lot about the feelings of the evacuees and his own
feeling as the leader of this group of people who had to experience
extraordinary circumstances.
I characterize the
response of our government with the following three key concepts. First, they
have always been extremely selective in their release of necessary information.
Second, they play down the effect of the accident. Third, they raised the
standard of nuclear safety at their convenience.
25 years prior to the Fukushima nuclear
accident, there was the Chernobyl accident. This is something the most relevant
to compare with. What did we learn from the experience of Chernobyl?
When the Chernobyl accident happened, theSoviet government did not provide iodine tablets
to its people. This caused thyroid cancers in children. Likewise the Japanese
government did not provide with iodine tablets, either. One town even
instructed to collect the tablets they once distrubuted.Now we are finding an unusually
high rate of thyroid abnormalities among Fukushima children. There is already a
reported case of one child who has been diagnosed with thyroid cancer.
Japanese government changed the legal allowance of
radiation exposure from 1 mSv/yr to 20 mSv/yr to prevent designation of wider
mandatory evacuation zone. The same mistake had already been made by Soviet
Union 25 years before in order to prevent the school children's evacuation.
The Japanese government selectively hid the crucial
information in order to play down the accident. This includes the detailed
simulation done by a state-of-the-art system called SPEEDI, which is based on the measurement
of the data points next to each
other, having the local
geography and the weather condition of the time of the accident into
consideration. They also repeatedly told the public that “there will be no
immediate effect on health”. The Japanese government still withhold certain
critical information even today.
The Yablokov-Nesterenko
report based on 5,000 papers written mainly in Belarusian, Ukrainian and
Russian provides an analysis that more than 980,000 people lost lives as a
result of the accident. The population density in Fukushima is 15 times higher
than that of the regions around Chernobyl. The number of
people in Fukushima in the areas with contamination levels equivalent to
Chernobyl is also much larger. Therefore, it is not hard to imagine that the
loss of life in Fukushima will be significantly high.
Let me take an
example of Koriyama City where I am currently
representing 14 children in the Collective Evacuation Trial. It is known that the
children are more affected by
radioactivity than adults.
Please take a look at this map of
Koriyama City, which is 60km from the
Nuclear Plants.
The numbers are theairborne radiation readings and the level of soil contamination
measured in August last year. The red
dots on this map indicate the equivalent radiation level of mandatory
evacuation zone around Chernobyl. If you apply the evacuation standard used in
Chernobyl, most of the central part of the city would fall under the mandatory
evacuation area, where the residents would be required to move out. It is in
this level of dangerous contamination that the children remain and attend
school.
As a lawyer I
came up with the idea to take an action to force the local government of the
city of Koriyama to evacuate the school children to the area under 1 mSv/yr airborne radiation level. The court procedure takes time, while the economic
situations of the children's parents don't allow them to privately evacuate the
childen. It is also reported that the children who eat the lunch from home
rather than the school lunch are bullied by the peers. Furthermore, some
researchers have found out that the radiation readings from the monitoring
equipment set up by the government are typically half the dose of the people are exposed to. We would be very happy to share the evidence
of this in case you are interested in.
In order to
know what type of data fixing is going on, please take a look a the
next picture. You see two monitoring devices side by side.
There are about 500 monitoring posts
at schools and parks in Fukushima, and you see two monitoring devises next to
each other like in this picture. The one on the leftis the equipment
currently used. The one the right was previously
used and abolished by the Japanese government because the one on the right meets the international standard that was
used before the Japanese government started imposing its own standard to
measure the airborne radioactivity. The contract with the company that provided
the machine on the right was terminated.The
readings from the type of equipment on the right are up to 40 % higher. This is
a perfect exampleof how the
government is trying to understate the contamination caused by the accident. The government
spend a huge budget cleaning the surrounding of the official monitoring posts too.
Let me now talk about the actual health condition of the children of
Fukushima. On September 11, the thyroid examinations found abnormalities
such as nodules or cysts in
43% out of 42,000 children tested. The numbers for the girls are worse. 54% of the girls
from age 6 to 10 had these abnormalities, and 55% for age 11 to 15. What is more, we have discovered in
September that one child had pediatric thyroid cancer. However, the government still refuses the linkage
of these symptoms to the accident.
After the
Fukushima disaster, the Japanese government put numbers of policies into force.
After the Fukushima disaster, the Japanese government put numbers of policies
into force. Apparently, they are only talking about the reconstructions of the
region based on decontamination. However, it was already proven in Chernobyl
that decontamination is not effective. It is almost that whenever the Japanese
government mentions the word “reconstruction“, it ultimately means emprisonment
of the disaster victims in the highly contaminated areas for economic reasons.
Many of the recovery workers at the Fukushima Daiichi site are from Fukushima
Prefecture, who have to work under numerous layers of subcontractor. It may
mean an economic slavery. Of course I would certainly wish that it is a
groundless fear.
The Japanese government does not assume responsibility for voluntary evacuation. This means to the residents that the
government will not pay if you decide to leave. As a result of this policy, those who cannot afford to leave
everything behind and start from scratch have had no choice but to remain in
highly contaminated regions regardless of their wishes. The Japanese government
should fulfill its moral and legal responsibilities for the evacuation of those
still living in highly contaminated regions, especially, the children.
So
what can we do? The answer is simple. We should immediately evacuate the people, especially the
children, out of the high radiation zones. Why does it have to be done
immediately? Chernobyl suffered the casualties of 980,000 people, despite its
internationally accepted evacuation standard. It was not because the standard
was not adequate, but rather because it was implemented 5 years after the
accident. For many, it was too late. This is why we must move the children out
of the radioactive contamination now!!!
I
hope you now feel like joining force to protect the human rights in Fukushima.
Thank you very much for your attention."