Hisako Sakiyama est docteur en médecine (M.D.), titulaire d'un doctorat universitaire de 3ème cycle (Ph.D.), et membre de la Takagi School for Alternative Scientists, où elle est spécialiste de l'exposition aux radiations. La Takagi School est une ONG Japonaise créée en 1998 pour étudier l'environnement, les questions nucléaires, les droits de l'homme et autres problèmes de la société moderne du point de vue des citoyens, et créer des moyens pour que les scientifiques et les chercheurs puissent associer leur expertise spécifique et leur savoir-faire aux mouvements citoyens.
Mme Sakiyama a été associée de recherche au Massachusetts Institute of Technology (MIT), et directrice de recherche à l'Institut National des Sciences Radiologiques du Japon (NIRS), spécialisée dans la biologie de la cellule cancéreuse. Elle a également été l'un des 10 membres de le Commission d'Enquête Indépendante sur l'Accident de Fukushima (NAIIC), constituée par la Diète Nationale (parlement) du Japon, et dont le rapport a clairement établi que la catastrophe de Fukushima était d'origine humaine.
(25'35'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (180 Mo)
Dans cette vidéo de son intervention lors du Symposium de New York de Mars 2013, où elle mentionne les découvertes de la commission d'enquête indépendante sur l'accident de Fukushima, elle expose la volonté délibéree du gouvernement Japonais et des membre du "village nucléaire" de masquer et minimiser les risques de cette industrie, en créant un mythe du nucléaire sûr, non seulement par les mass médias, mais aussi par le système éducatif pratiqué dans les écoles du pays. De fait, avant la catastrophe de Fukushima, la majorité de la population ne reconnaissait pas les risques liés aux installations nucléaires implantées malgré la sismicité élevée et avérée de leur pays, ainsi qu'au système médical en cas d'urgence radiologique qui s'est révélé inopérant de par sa conception défectueuse et son inadaptation aux situations de crises potentielles.
Elle rappelle qu'il existe des preuves expérimentales de la dangerosité des faibles niveaux de radioactivité, et qu'il n'existe pas de seuil inférieur sous lequel le danger disparaît.
Elle expose la collusion entre les instances de radioprotection internationales et les membres de l'industrie nucléaire au Japon, qui sacrifient sciemment la santé de la population et particulièrement des enfants, sur l'autel de la croissance et du profit.
Elle rappelle qu'il existe des preuves expérimentales de la dangerosité des faibles niveaux de radioactivité, et qu'il n'existe pas de seuil inférieur sous lequel le danger disparaît.
Elle expose la collusion entre les instances de radioprotection internationales et les membres de l'industrie nucléaire au Japon, qui sacrifient sciemment la santé de la population et particulièrement des enfants, sur l'autel de la croissance et du profit.
Diaporama en anglais / en français
Transcription du discours en anglais / en français / en anglais + allemand
En complément, le rapport d'enquête de la commission indépendante sur l'accident de Fukushima :
en anglais / en français (voir cet article).
Voici en complément une autre courte intervention du Dr Sakiyama, lors d'une séance de questions-réponses après une conférence de Taro Yamada, acteur et activiste anti-nucléaire. La question posée par une spectatrice porte sur la mort d'un secouriste "liquidateur" de Fukushima, qui n'a jamais été confirmée par les autorités.
(4'33'' Jp st Fr) - Télécharger la vidéo (31 Mo)
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Je reviens, au passage, sur le cafouillage lamentable des consignes de prises d'iode stable par la population, relaté par Mme Sakiyama. D'abord, rendre les gens méfiants, en mettant l'accent sur les effets secondaires, et la présence nécessaire d'un "expert médical". Ensuite, les consignes déclenchant les opérations de prise d'iode qui disparaissent tout simplement dans la nature, ou arrivent au bout d'une semaine, alors que la population a déjà été évacuée... Et comme d'habitude, où sont les responsables, les coupables ?
Ça ne vous rappelle rien ? Le 24 avril de cette année, TEPCO doit produire les résultats d'analyses de poissons capturés aux alentours de la centrale de Fukushima. Comme par hazard, "Comme par hasard", pour les échantillons prélevés juste devant la centrale, au niveau des admissions d'eau de refroidissement des réacteurs,c'est à dire là où la radioactivité est semble-t-il la plus forte, TEPCO annonce que "les analyses n'ont pas pu être menées à bien, les poissons étant "trop décomposés". Trop décomposés ?! Combien de temps ont-ils donc attendu avant de les analyser, ces poissons ? Et en quoi le niveau de décomposition de poissons peut-il empêcher d'analyser les radionucléides dont ils devaient être farçis à un niveau inavouable ? (Tiens, comme disait Coluche, la réponse est contenue dans la question là, je fais qu'un voyage !). Ils ont le nez sensible chez TEPCO, à l'odeur de décomposition du poisson ? Que du poisson ?
Ont-ils à la suite de cela procédé dans la foulée à un autre prélèvement de poissons et publications des résultats d'analyses manquants ? Bien sûr que non. "Comme par hasard."
Plus récemment, TEPCO cherche à obtenir l'accord des syndicats de pêcheurs pour rejeter dans l'océan les eaux souterraines, afin d'en réduire la quantité car par centaines de tonnes quotidiennes elles s'infiltrent dans les bâtiments aux soubassements lézardés et se mélangent à l'eau fortement radioactive utilisée pour refroidir les réacteurs et leurs combustibles fondus.
Déjà, s'il faut penser que l'eau des nappes phréatiques peut entrer dans les bâtiments en ruine et s'y polluer par centaines de tonnes chaque jour, et que TEPCO pompe, filtre ou stocke le tout, il faut m'expliquer par quel miracle cette eau contaminée ne peut pas également RESSORTIR avec autant de facilité des bâtiments pour polluer l'environnement. La technologie nucléaire Nippone - l'une des meilleures au monde avec celle de la France ai-je lu ce jour suite aux accords Abe-Hollande de coopération pour son développement et son exportation - la technologie donc a tout prévu, les failles des fondations par où rentre l'eau sont équipées de clapets anti-retour pour ne pas qu'elle ressorte, c'est cela ?
Mais revenons à ce rejet dans l'océan des eaux souterraines. TEPCO prétend que leur niveau de contamination, avant qu'elles n'atteignent la centrale, est inférieur aux quantités mesurables, et donc absolument sans danger pour le milieu marin. Évidement, il faut être un mauvais esprit, un ennemi de l'État, un épandeur de "rumeurs sans fondements" sans cervelle, comme toute personne opposée au nucléaire qui se respecte, pour oser se demander : "Mais... tout est pollué, l'air, les sols, les plantes, la faune, jusqu'à des centaines de kilomètres, jusqu'aux montagnes d'où coulent les eaux de surface, polluées elles aussi. L'eau incroyablement radioactive qui refroidit les réacteurs détruits fuit vers l'extérieur. Comment l'eau des nappes souterraines, qui provient de l'infiltration des eaux de surface à travers les sols, peut-elle être aussi pure et exempte de matières radioactives ?!"
Les pêcheurs rejettent la demande. Le 3 Juin, TEPCO finit par admettre avoir trouvé que les eaux souterraines dont ils voulait se débarrasser étaient contaminées par du césium radioactif. Vraiment, quelle surprise... Faut-il toujours être médisant pour s'imaginer que c'est probablement se sentant acculé par la facilité avec laquelle n'importe quelle analyse extérieure pourrait ruiner leur prétentions, que TEPCO s'est finalement décidé à cet aveu ? Explication officielle : les mesures ayant été effectuées sur le site de Fukushima Daiichi, où le niveau de radioactivité ambiante est élevé, ce niveau ambiant a tout bonnement été déduit "par erreur" des valeurs mesurées, au lieu d'en retenir la valeur entière par rapport à un niveau zéro ! Encore une erreur de débutants. "Comme par hasard."
Mayumi Yoshida, porte-parole de TEPCO, ajoute : "Nous allons devoir revoir notre manière d'analyser les échantillons." Plus de 2 ans après le drame de Fukushima !!
Bryan Walsh de Time Magazine écrivait le 1er Mai à propos de la gestion de Fukushima : "Si les conséquences n'étaient pas potentiellement si graves, ont croirait à une comédie. Je ne suis pas sûr que ça puisse être pire si c'était Vil Coyote (Clic!) qui était président de TEPCO !"
Alors, TEPCO, des cancres de la piscine qui fuit, du réservoir qui goutte, et du corium qui s'évapore ? Malheureusement je ne crois pas, ça me semble trop simple.
Depuis 2 ans, depuis des décennies, la liste des erreurs, des mensonges, des manipulations, des explications foireuses et des mauvais prétextes est incalculable. Et toujours dans le sens des intérêts de qui ? Au détriment de qui ?
Et des responsables, des coupables, il n'y en a pas, il n'y en aura pas. Il n'y a, il n'y aura que des victimes, par centaines de milliers, par millions. De la famille humaine, des voisins de nation ou de continent. Peut-être vous ou moi, la prochaine fois.
Que faudra-t-il pour que les gens comprennent, et réagissent ?
Sources et crédits :
Vidéo et diaporama originaux (archive webcast)
Vidéo par ERF2012 / Cinema Forum Fukushima / East River Films
HumaRightsNow, présentation de Hisako Sakiyama (En)
Traduction Française du diapo par MEH, relecture Janick Magne / En direct e Tokyo, césium arrondissement Transcription de la vidéo en Anglais et Allemand par Afaz.at
Relecture & édition transcription et diapo Fr + édition & sous-titrage de la vidéo par mes soins.
[Concealment ?] Tepco abandoned fish samples from Fukushima plant port, “due to degradation”
TEPCO finds groundwater contaminated with radioactive cesium
Leaks, Rats and Radioactivity: Fukushima’s Nuclear Cleanup Is Faltering.
"Que faudra-t-il pour que les gens comprennent, et réagissent ?"
RépondreSupprimer... Que les mensonges propagés par leurs dominants ne correspondent plus à ce que les dominés veulent entendre pour supporter l'insoluble.
Amicalement,
Delphin
C'est une belle formulation, mais qui je le crains correspond à une réalité nettement moins plaisante..
SupprimerMerci Delphin.