Le 11 Mars 2011, alors que le Japon connaît le séisme et le tsunami du Tohoku avec leurs terribles conséquences, le porte-avions de la marine Américaine USS Ronald Reagan, de la flotte du Pacifique, se dirige vers une escale de routine en Corée du Sud. Il modifie immédiatement sa route pour porter assistance aux populations sinistrées, et arrive en vue des côtes du Japon le lendemain même de la catastrophe, dans le cadre de l'opération spéciale "Tomodachi" (tomodachi sakusen, opération amis). Les hélicoptère du bord font la navette avec la terre ferme, livrant de l'eau, de la nourriture et diverses forunitures. Le bâtiment restera près de la côte, souvent à moins de 2 km de la centrale nucléaire détruite de Fukushima Daiichi, pendant environ 2 mois. Les deux quartiers-maîtres Jaime Plym et Maurice Enis, alors en service à bord du navire, témoignent du déroulement de cette période à bord.
Pendant les deux premières semaines, alors que les communications avec le monde extérieur sont coupées "par mesure de précaution", aucune mention n'est faite à l'équipage de la catastrophe nucléaire en cours à Fukushima ni d'un quelconque risque d'irradiation, de contamination radioactive. Tous ceux amenés à travailler à l'extérieur remplissent donc leur tâches comme d'habitude, sans précautions particulières. Par la suite, une rumeur de radioactivité ambiante commencera à circuler, on parlera d'une petite fuite radioactive dans une centrale nucléaire à terre. Des postes de contrôle des radiations seront mis en place à bord, simplement pour tranquilliser les esprits, puisqu'il n'y a officiellement aucun danger. C'est lors d'un de ces contrôles "pour la forme" que Maurice Enis déclenchera les alarmes, lors de l'examen de ses mains. La cause de sa contamination : les drapeaux et cordages en polyester qu'il utilise pour les manœuvrer à l'extérieur, et communiquer avec
les autres navires. Après qu'on l'ait emmené à l'unité de décontamination "comme s'il avait la peste", où il subit sans plus d'explications un vigoureux décapage de l'épiderme de ses mains et de ses bras, on le renvoie vers sa couchette, "bon pour le service". Il ne pourra jamais savoir quelle dose de radioactivité il a reçue, et lorsqu'il insistera après avoir quitté l'armée pour récupérer son dossier médical, il apprendra que malheureusement, toutes les données concernant cette période ont été perdues...
les autres navires. Après qu'on l'ait emmené à l'unité de décontamination "comme s'il avait la peste", où il subit sans plus d'explications un vigoureux décapage de l'épiderme de ses mains et de ses bras, on le renvoie vers sa couchette, "bon pour le service". Il ne pourra jamais savoir quelle dose de radioactivité il a reçue, et lorsqu'il insistera après avoir quitté l'armée pour récupérer son dossier médical, il apprendra que malheureusement, toutes les données concernant cette période ont été perdues...
Avec sa collègue Jaime Plym et une centaine d'autres membres de l'équipage, victimes comme lui de symptômes lié à l'exposition aux radiations et divers problèmes de santé, ils décident d'intenter une action en justice contre TEPCO, l'exploitant de la centrale de Fukushima, faute de pouvoir se retourner contre l'armée qu'ils ont quitté depuis, son équipière et lui, à cause de la renonciation qu'ils n'ont eu d'autre choix que de signer.
(29'49'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (203 Mo)
Vidéo de la conférence de presse du 11 Mars 2013, réalisée à l'occasion du symposium "The Medical and Ecological Consequences of the Fukushima Nuclear Accident" (Conséquences médicales et environnementales de l'accident nucléaire de Fukushima) organisé par la fondation Helen Caldicott les 11 et 12 Mars 2013 à New York.
Transcription de la conférence :
en français / en anglais / en anglais + allemand
Pour compléter cette vidéo :
(4'48'' En) - Télécharger la vidéo (62 Mo)
Détection de radioactivité à bord de l'USS Ronald Reagan. Cette vidéo (malheureusement en Anglais) tournée par un membre de l'équipage montre les opérations de contrôle de la radioactivité. Rires quelque peu nerveux de circonstance...
Voici la traduction du texte accompagnant la vidéo : "Durant notre déploiement en 2011 à bord de l'USS Ronald Reagan, nous nous sommes retrouvés dans un nuage radioactif après nous être dirigés vers le Japon pour aider après le tremblement de terre et le tsunami. Voilà par où nous devions passer chaque fois que nous< revenions du pont d'envol. C'était la seule entrée depuis le pont d'envol.
Cette vidéo de CNN (en anglais) explique que malgré le blabla rassurant à débiter devant les caméras et dans les déclarations officielles, de nombreux membres d'équipage du Ronald Reagan ayant participé à l'opération Tomodachi souffrent à présent de graves problèmes de santé. On a vu que le personnel de base n'a pas reçu de comprimés d'iode pour protéger leur thyroïde de l'iode radioactif alors qu'ils se trouvaient dans le nuage radioactif, et que les personnels affectés au nettoyage des appareils (sans masques ni respirateurs) sont souvent les plus exposés à la contamination radioactive...
Voici la traduction du texte accompagnant la vidéo : "Durant notre déploiement en 2011 à bord de l'USS Ronald Reagan, nous nous sommes retrouvés dans un nuage radioactif après nous être dirigés vers le Japon pour aider après le tremblement de terre et le tsunami. Voilà par où nous devions passer chaque fois que nous< revenions du pont d'envol. C'était la seule entrée depuis le pont d'envol.
(6'21'' En) - Télécharger la vidéo (81 Mo)
Cette vidéo de CNN (en anglais) explique que malgré le blabla rassurant à débiter devant les caméras et dans les déclarations officielles, de nombreux membres d'équipage du Ronald Reagan ayant participé à l'opération Tomodachi souffrent à présent de graves problèmes de santé. On a vu que le personnel de base n'a pas reçu de comprimés d'iode pour protéger leur thyroïde de l'iode radioactif alors qu'ils se trouvaient dans le nuage radioactif, et que les personnels affectés au nettoyage des appareils (sans masques ni respirateurs) sont souvent les plus exposés à la contamination radioactive...
(2'53'' En) - Télécharger la vidéo (20 Mo)
Interview de Jaime Plym et Maurice Enis sur CBS le 10 Mars 2013 (en Anglais)
Sources et crédits :
Vidéo originale (archive webcast)
Vidéo par ERF2012 / Cinema Forum Fukushima / East River Films
Transcription en Anglais et Allemand de la vidéo par Afaz.at
Traduction française par MEH, relecture, édition et sous-titrage de la vidéo par mes soins.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire