lundi 12 décembre 2016

Humains vs Irradiation, jusqu’où la science est-elle compétente ?


(45'25'' Jp st Fr) - Télécharger la vidéo (380 Mo)
(Nota : faites défiler les pages jusqu'en bas pour les liens de téléchargement)

N'hésitez pas à "liker" la vidéo sur YouTube en cliquant sur le pouce bleu et à la partager ainsi que cet article pour améliorer leur visibilité, merci :)


Transcription en français

Cinq ans après, quelles sont les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima sur les humains, la faune et la flore ? C'est l'une des questions que pose cette émission de la chaîne de télévision japonaise NTV (Nippon TV), diffusée le 13 mars 2016.

Quels sont les effets sur les humains de l'irradiation à faible dose, à moins de 100 mSV ? Pourquoi les opinions sont-elles divisées à ce propos parmi les spécialistes ? Des scientifiques et d'anciens travailleurs du site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi victimes de leur exposition à la radioactivité témoignent.


Participants :
  • Haruo Kurasawa, journaliste scientifique
  • M. "A", habitant à Iwaki, 49 ans, dose reçue 50 mSv
  • M. "B", habitant à Sapporo, 53 ans, dose reçue 56 mSv
  • M. "C", de Kitakyushu, 41 ans, dose reçue 19,8 mSv
  • Dr Masamichi Chino, créateur de SPEEDI
  • Hiroaki Koide, Prof. assistant à l'Institut de recherches du réacteur de l'université de Kyoto
  • Noboru Sakurai, chef du groupe de biotechnique appliquée, Centre de recherches industrielles municipal de Tokyo
  • Nagashima, chercheur du groupe de biotechnique appliquée, idem
  • Dr Masamichi Nishio, directeur honoraire du Centre anti-cancéreux d'Hokkaido
  • Prof. Toshihide Tsuda, épidémiologiste et professeur à l'université d’Okayama
  • Prof. Tatsuhiko Kodama, spécialiste de la radiothérapie par isotopes, université de Tokyo
  • Dr Keiichi Nakagawa, médecin radiologue à l’université de Tokyo
  • Prof. Joji Otaki, université de Ryukyu
  • Prof. Shin-ichi Hakimoto de l'université d'Hokkaido
  • M. Watanabe, chercheur en chef, Laboratoire général de radiologie
  • Prof. Keiji Okada, de l’université d'Iwate
  • Prof. Shin-ichi Hayama, de l'Université vétérinaire et des sciences de la vie du Japon
  • Prof. Masamichi Nakajima de l'université du Tohoku
  • Tetsuji Imanaka, Prof. assistant à l'Institut de recherches du réacteur de l’université de Kyoto
  • Prof. Tomotaka Sobue, de l’université d’Osaka, spécialiste de la médecine environnementale
  • Shigenobu Nagataki, Prof. émérite à l’université de Nagasaki, président de la Fondation pour la recherche sur les effets des radiations
  • Susumu Shimazono, ancien professeur à l’université de Tokyo, spécialiste de l'étude
    des religions, d’éthique et de philosophie

Merci à Kazumi Nakao-Goto pour sa traduction française, ainsi qu'à Pierre Fetet du Blog de Fukushima pour sa relecture. Mise en forme finale et sous-titrage par mes soins.

Sources :


https://youtu.be/LJzaVvf2qbA
http://www.ntv.co.jp/document/backnumber/archive/31171the-vs.html


En savoir plus :

Publications scientifiques du Dr Masamichi Chino
Livre du Prof. Hiroaki Koide
Publications scientifiques du Dr Masamichi Nishio
Publications scientifiques du Prof.Toshihide Tsuda
Publications scientifiques du Prof. Tatsuhiko Kodama  
Publications scientifiques du Prof. Keiichi Nakagawa  
Publications scientifiques du Prof. Joji Otaki
Publication scientifique du Prof. Shin-ichi Hakimoto (En)
Publications scientifiques du Dr Yoshito Watanabe (En)
Publications scientifiques du Prof. Keiji Okada (En)
Publications scientifiques du Prof. Shin-ichi Hayama (En) 
Publication scientifique du Prof. Tetsuji Imanaka (En) 
Publications scientifiques du Prof. Shigenobu Nagataki

Meet the nuclear cattle of Japan - CNN (En)
Radiation Reloaded: Ecological Impacts of the Fukushima Daiichi Nuclear Accident 5 years later - Greenpeace.de (En) 
This is what radiation can do to human body (En) (Victime de l'accident de Tokai-mura) 


samedi 31 octobre 2015

Le scandale des normes alimentaires en cas d’accident nucléaire


Le 09 octobre 2015 à Epinal, l'association Vosges Alternatives au nucléaire organisait une conférence animée par Roland Desbordes, président de la CRIIRAD, sur le thème des niveaux de contamination radioactive autorisés pour les aliments en cas d'accident nucléaire en Europe.
La commission européenne propose de reconduire les niveaux maximaux admissibles adoptés en 1987-1990 sous la pression du lobby nucléaire. Les consommateurs ne pourront pas s'en protéger car ils ne pourront pas différencier les aliments radioactifs conformes aux normes des aliments non contaminés.


Après analyse critique par la CRIIRAD, le rapport d'expertise sur lequel se base la Commission européenne est entaché d’anomalies graves (omissions, contradictions, erreurs…) qui conduisent TOUTES à minorer très fortement les risques. Leur correction conduirait à diviser par 100 les limites de contamination définies dans le projet de règlement. Il apparaît également que selon le traité Euratom datant de 1957, l’identité des experts responsables du rapport et des avis qui valident les taux de radioactivité autorisés dans les aliments ne peut être divulguée...


Voici un enregistrement de cette conférence, pour celles et  ceux qui n'ont pas pu y assister.

Partie 1 (69 min)

(1h09'26'' Fr) - Télécharger la vidéo (404 Mo)

Partie 2 (73 min)

(1h13'05'' Fr) - Télécharger la vidéo (388 Mo)

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Sources et infos complémentaires :

Merci à Pierre Fetet du Blog de Fukushima pour la vidéo originale, la présente version ayant été retravaillée au niveau de l'image et de la bande son par mes soins.

Le dossier de la CRIIRAD sur les NMA, Niveaux Maximaux Admissibles de contamination radioactive dans les aliments en cas d’accident nucléaire.

Le traité Euratom, en français / en anglais.

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vendredi 23 octobre 2015

Modification de la rubrique "Docs"

Juste quelques mots pour celles et ceux qui se sont abonnés à la mailing-list :

J'ai apporté quelques modifications à la rubrique "Docs", accessible via l'onglet ci-dessus. La plupart des documents texte, audio ou vidéo répertoriés sont désormais accessibles sur le net, avec le plus souvent un descriptif et un aperçu. Certaines vidéos sont visualisables directement en ligne, et toutes les ressources (plus de 1000 depuis aujourd'hui) sont téléchargeables.

Bonne visite :)


vendredi 15 mai 2015

L'escroquerie nucléaire selon Charlie Hebdo

 Honte à moi ! N'étant pas vraiment très branché dans les milieux écolos (ni antinucléaires d'ailleurs), ni lecteur de Charlie Hebdo, il n'y a que quelques mois que je connais l'existence de cet ouvrage, alors que cette couverture d'août 2012 doit être familière à nombre d'entre vous. Si je me souviens bien, j'ai dû la croiser comme encart sur le blog de Fukushima de Pierre Fetet, en 2014. Cela semble alors intéressant, il faudra voir ça de plus près me dis-je ...

Les mois passent, janvier 2015 arrive, avec l'attentat contre Charlie Hebdo et les réactions qui en découlent. L'escroquerie nucléaire refait surface dans quelques discussions sur le net. Quelques temps plus tard, une cyber-connaissance me propose un scan du livre, en guise de juste retour des choses "pour tout ce que tu fais" (sous-titrages de vidéos etc). Ma foi, voilà une bonne surprise, c'est bien sympa, et ça fait plaisir ! Sauf que les semaines défilent, et d'atermoiements en faux espoirs, le généreux bienfaiteur ne donne plus signe de vie...

Sapristi ! Voilà ma curiosité bien aiguisée, il faut que je finisse par mettre la main sur ce bouquin. Voyons-voir du côté de Charlie : damned, leur boutique en ligne n'existe plus !
Je leur demande par mail si un jour ils pensent remettre ce numéro en vente par exemple sous forme électronique, solution moins coûteuse qu'une édition papier. Voici leur réponse, le 17 février :

Bonjour


Merci pour votre message, ill n' y aura pas d'édition électronique des numéro spéciaux.
Cordialement
La rédaction________________________________________
> De : Kna [xxxxxxxxx@gmail.com]
> Envoyé : lundi 16 février 2015 17:12
> À : contact
> Objet : HS l'escroquerie nucléaire ?
>Bonjour
>Le n° spécial "L'escroquerie nucléaire" paru en août 2012 sera-t-il de nouveau dispo à la >vente, par exemple sous forme électronique à télécharger ?

Zut ! Je fais appel à quelques contacts réguliers, quelqu'un saurait-il comment se procurer ce numéro, ne serait-ce que pour un prêt ? Je cherche en ligne, du côté des ventes d'occasion ou des téléchargements sauvages, rien. Une collègue blogueuse me signale un exemplaire d'occase sur un site de vente en ligne, je me dépêche de passer commande, youpi tout va bien, je vais enfin pouvoir lire "L'escroquerie nucléaire" ! Mais le lendemain matin je déchante en recevant un message m'annonçant que ma commande ne peut être honorée, l'article n'étant plus disponible :(

J'avais également essayé d'envoyer un petit message de soutient à Fabrice Nicolino sur son lit d'hôpital, le principal auteur de ce travail blessé lors de l'attentat, tout en lui demandant son avis sur la dispo future de ce numéro. Mais je n'ai pas eu de réponse, probablement avait-il quantité d'autres messages à lire, des choses plus importantes auxquelles penser, ou peut-être a-t-il trouvé mes lignes un peu trop intéressées. Finalement mon sauveur sera un autre collègue blogueur qui acceptera de me prêter son propre exemplaire, un grand merci à lui, il se reconnaîtra. "Tu verras, Nicolino et les autres ont fait un superbe boulot" m'a-t-il dit, et il avait raison.

Voilà enfin cet ouvrage numérisé, classé dans mes archives, rendu à son propriétaire, ouf ! Mais... et les autres, celles et ceux qui cherchent aussi ce numéro devenu introuvable, qui lors de ma quête m'avaient dit "Si tu le trouves, fais-nous signe, ça nous intéresse aussi" ? Je repense alors à ce qui figure sur la dernière page, la quatrième de couverture : "Achetez, volez Charlie .../... À punaiser partout où c'est possible. Et même ailleurs."

Le message des auteurs semble clair, faites passer ces infos, autant que vous le pourrez. Mais ne seraient-ce pas simplement quelques formules flatteuses et un peu racoleuses ? Voyons ce qu'en dit Charlie.
 

 Je leur envoie un nouveau message le 20 mars, leur demandant s'ils tolèreraient que je mette en partage mon scan de L'escroquerie nucléaire en version non modifiée, et bien sûr sans en tirer aucun profit, étant donné que ce numéro n'est plus commercialisé ni destiné à l'être de nouveau. Cette fois, pas de réponse. Relance polie 5 jours plus tard, toujours pas de réponse à ce jour.

Donc voilà, je considère que "qui ne dit mot consent", et je rapproche leur silence de la réponse que m'a faite une chaîne de télé allemande voilà un moment de cela, alors que je leur demandais si je pouvais traduire et sous-titrer une de leurs émissions : "Légalement, on ne peut pas vous autoriser à le faire. Mais ça ne nous viendrait pas à l'idée de vous chercher des ennuis si vous le faites"... Donc ...

Vous pouvez télécharger une version PDF de L'escroquerie nucléaire en cliquant sur ce lien.

Les esprits chagrins voudront bien noter que j'ai essayé de faire les choses proprement, et que je ne mets aucune économie en péril. Réclamations et ayants-droits, rubrique "Contact & note légale" SVP, merci.

                

jeudi 14 mai 2015

"Tchernobyl : Conséquences de la catastrophe sur la population et l’environnement" EN FRANÇAIS

IndependentWHO vient de publier la version française de cet ouvrage important :



Après la publication originelle de Saint-Pétersbourg en 2007 et celles de New-York en 2009 par l'Académie des Sciences de NY, celles de Kiev en 2011 et Tokyo en 2013, c'est la cinquième édition de cet ouvrage, actualisée autant que possible avec les nouvelles données disponibles au fil du temps, et confirmant l'importance énorme des conséquences de la catastrophe pour la santé humaine et l'environnement.

Extrait de la présentation par IndependentWHO : "Six décennies de dissimulation institutionnelle, internationale et à un niveau élevé, a privé le monde entier d’une information médicale et scientifique particulièrement importante sur les conséquences sanitaires des activités nucléaires industrielles et militaires.
Ce livre rend disponibles d’énormes quantités de preuves issues d’études indépendantes entreprises dans le monde entier et dans les pays les plus touchés, des données uniques et fiables qui ont été ignorées et continuent de l’être par l’organisation mondiale de la santé. Il  fournit une vision exhaustive des dimensions réelles de la catastrophe de Tchernobyl sur la santé et l’environnement."


Il est également possible d'acheter une version papier de ce livre, je vous engage à consulter l'article original sur le site d'IndependentWHO pour en savoir plus à ce sujet.

Merci aux auteurs, et à l'équipe française pour cet énorme travail, qui a rendu possible l'accès aux francophones de cet ouvrage unique :

Line Aldebert (traduction, coordination, relecture)
Alain Bougnères (mise en forme du document)
Marie-Élise Hanne (participation à la traduction de la Partie III), médecin biologiste
Thierry  Pain  (traduction  et  relecture),  traducteur  professionnel,  membre  d’Enfants  de  Tchernobyl Belarus,  botaniste  amateur  impliqué  dans  la  sauvegarde  de  stations  d’Orchidées  et  l’éradication d’espèces invasives en région parisienne.


Nota : La version de 2009 de cet ouvrage en langue anglaise peut être téléchargé ICI.

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En complément, vous pouvez voir ou revoir l'intervention du Pr Alexey Yablokov sous-titrée en français, intitulée Leçons de Tchernobyl, lors du symposium d'Helen Caldicott à New-York en 2013 :


(22'48'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (153 Mo)


Également disponible sur ma chaîne, le numéro de mars 2011 d'Enviro Close-Up avec Karl Grossman et Janette Sherman, intitulé Tchernobyl, un million de victimes :


(28'59'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (197 Mo)


dimanche 10 mai 2015

Leucémie infantile et centrales nucléaires - W. Hoffmann 28.08.2010


(27'26'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (191 Mo)

Transcription  en français  / en anglais

Wolfgang Hoffmann est professeur d'épidémiologie en soins de santé et santé communautaire, ainsi que directeur de l'Institut pour la médecine communautaire à l'École de médecine de l'université Ernst-Moritz-Arndt à Greifswald en Allemagne. Ses thèmes de recherche portent sur l'épidémiologie des facteurs de risques environnementaux, l'épidémiologie des soins de santé, de nouveaux concepts de soins de santé et de prévention, l'épidémiologie des maladies chroniques et les méthodes épidémiologiques.
Le Pr Hoffmann a également fait partie pendant 6 ans du comité d'experts qui ont mené l'étude KiKK, lancée en Allemagne en 2002.


Il nous parle ici de cette étude, qui montre sans doute possible que plus on s'approche de n'importe quelle centrale nucléaire allemande en exploitation commerciale normale, plus les cas de leucémie infantile chez les enfants de 0 à 5 ans augmentent parmi les résidents.

D'après-vous, peut-on imaginer que ce fait indiscutable n'existe qu'en Allemagne ?

En 2014, le biologiste anglais Ian Fairlie a confirmé les résultats de cette étude, je vous invite à lire une traduction en français d'un article qu'il  a publié à ce propos par Georges Magnier sur son blog "Vivre après Fukushima", merci à lui pour ce travail : Leucémies des enfants : leur augmentation autour des centrales nucléaires est confirmée


Egalement signalés par Georges et pour ceux qui lisent l'anglais, voici deux articles de Ian Fairlie sur son propre blog :
Childhood Leukemias Near Nuclear Power Stations: new article
Childhood Leukemias Near Nuclear Power Stations: 482 downloads
Et pour finir, un article qu'il a publié en 2009 :
Commentary: childhood cancer near nuclear power stations

Et en France ? Hé bien voici l'étude Géocap publiée en 2012, dans un document malheureusement en anglais : Childhood leukemia around French nuclear power plants - The Geocap study, 2002–2007

Repères mentionnés dans la vidéo :

 
(1) DRG, Diagnostic Related Group, groupes homogène de diagnostic : utilisé pour la tarification et le remboursement dans les hôpitaux, entre autres en Allemagne.
Voir Diagnosis Related Group sur Wikipedia
 
(2) IPPNW, International Physicians for the Prevention of Nuclear War, Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire

International : http://www.ippnw.org/ 
Europe : http://www.ippnw.eu/
France : http://amfpgn.org/site/category/qui-sommes-nous/amfpgn-presentation/

 
(3) Childhood Leukemia and Cancers Near German Nuclear Reactors: Significance, Context, and Ramifications of Recent Studies, Rudi H. Nussbaum

Liens connexes :

 
The Germann KiKK study : http://www.alfred-koerblein.de/cancer/english/kikk.htm

IPPNW, 19ème congrès mondial à Basel en Suisse, du 25 au 30 août 2010 :
http://ippnw2010.org/index.php?id=1

Sources et crédits : 

Vidéo originale de Christopher Johansson : https://vimeo.com/15104807
Merci à Odile Girard pour son aide lors de la traduction et relecture : http://www.fukushima-is-still-news.com/
Merci au Pr Wolfgang Hoffman pour ses corrections et améliorations à la transcription de son discours original, afin de rendre son propos plus explicite.


mercredi 18 mars 2015

La seconde jeunesse de la dissuasion nucléaire

L'article qui suit n'est pas de moi, mais de Jacques Hubert-Rodier, éditorialiste aux « Echos ». Et c'est la liste de diffusion du réseau Sortir du nucléaire qui me l'a fait connaître. Je me dis que parmi mes lecteurs, quelques-un découvriront peut-être ici ces lignes, et le sujet me semble important.

J'aimerais vous suggérer aussi quelques questions supplémentaires, en contrepoint des justifications officielles de nos dirigeants et têtes pensantes dans le monde :
  • Que valent vraiment les motifs rebattus d'équilibre des forces, d'assurance de la sécurité nationale, etc ?
  • Quels marchés, quelles mannes financières le maintient ou l'amélioration d'une "force de dissuasion nucléaire" entretiennent-ils, de la fabrication à la maintenance en passant par les tests et le démantèlement ?
  • Quelles sommes sont en jeu ? D'où vient cet argent, dans quelles poches tombe-t-il ?
  • Quels avantages pour les populations, vous et moi, l'humanité, aujourd'hui et demain ?
  • Avant de parler de pertes d'emplois ou économiques, tous les gens percevant un salaire pour leurs activités professionnelles dans les domaines ci-dessus refuseraient-ils absolument d'être payés pour exercer dans un autre secteur d'activités ? Qui, par idéologie, exige de ne travailler que pour le nucléaire ?
  • Quand et comment avez-vous votre mot à dire sur le sujet ?
  • Mentir sciemment à ses électeurs et citoyens au plus haut niveau des états est-il obligatoire ? Acceptable ? Pardonnable ? Oubliable ?

Je vous laisse en trouver d'autres, et vous forger vos propres réponses.

Bonne lecture, Kna.


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La seconde jeunesse de la dissuasion nucléaire



Illustration de Pinel, pour « Les Echos »

En dépit d'un changement radical de la nature des conflits, la dissuasion nucléaire reste un pilier de la géopolitique. Vingt-cinq ans après la fin de la guerre froide, les pays « dotés » ont entrepris de moderniser leurs armes atomiques.

A peine arrivé à la Maison-Blanche en 2009, Barack Obama a fait un rêve : il promettait de « rechercher la paix et la sécurité dans un monde sans armes nucléaires ». Même s'il doutait que cet objectif soit atteint de son vivant, le président voulait au moins avancer sur la voie d'un désarmement nucléaire. En pleine guerre froide, en 1981, Ronald Reagan, lui aussi, « rêvait du jour où les armes nucléaires seront bannies de la surface de la terre ». La guerre froide finie, l'élimination des armes nucléaires pouvait devenir l'une des plus importantes initiatives des trois premières décennies du XXIe siècle. Las, cette idée est parvenue « à une fin brutale et sans bruit », selon les mots de Michael Krepon, cofondateur du Stimson Center, un think tank de Washington. Des projets lancés au début du siècle comme « global zero » - une initiative soutenue par des centaines de dirigeants dont de nombreux Américains - envisageaient non plus seulement de réduire les stocks d'armes nucléaires, comme les États-Unis et la Russie s'étaient engagés à le faire depuis le début des années 1990 ou encore la France et le Royaume-Uni, mais de parvenir à leur élimination à l'horizon 2030. Sans aller encore jusque-là, le « Nouveau Traité de réduction des armes stratégiques » (New Start) conclu en 2010 entre les États-Unis et la Russie n'autorisait pour chaque pays qu'un nombre limité de 1.550 têtes nucléaires stratégiques. Largement de quoi faire sauter la planète plusieurs fois. Mais une tendance pouvait se dessiner avec l'espoir que les négociations se poursuivent entre les deux pays. Face à une asymétrie des conflits dans le monde et à des mouvements non étatiques, on pouvait à juste titre s'interroger sur le maintien d'une arme de destruction massive et sur sa capacité à faire peur. Pouvait-elle dissuader Al Qaida de lancer une attaque contre les deux tours jumelles de New York et le Pentagone ? Ou l'Etat islamique de s'emparer de Mossoul ? A quoi peut servir le concept de dissuasion, qui devait équilibrer par la peur du feu suprême les deux grandes puissances de la guerre froide, face à des entités non étatiques ? De plus, contrairement aux craintes des années 1980, la prolifération tant redoutée ne s'est pas produite et le monde n'a pas basculé dans l'apocalypse nucléaire. Depuis le dimanche 15 mars, l'Iran, suspecté de vouloir se doter de l'arme ultime, a repris le chemin de la Suisse pour un nouveau round de négociations avec les 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France) plus l'Allemagne. Avec comme objectif de boucler avant le 31 mars un accord politique et de régler tous les détails techniques d'ici au 30 juin. Ce qui devrait permettre à l'Iran de poursuivre un programme nucléaire civil d'enrichissement, mais l'empêcher de développer une bombe et éviter ainsi une crise de prolifération. Seuls neuf pays sont aujourd'hui dotés de l'arme nucléaire : les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, ainsi que l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord, qui ont procédé à des essais. Sans l'annoncer publiquement, Israël a développé depuis les années 1950 son programme nucléaire militaire. En revanche, l'Afrique du Sud a décidé de démanteler son arsenal en 1991, tandis que l'Argentine et le Brésil ont comme la Suisse renoncé à développer un programme nucléaire. Après l'implosion de l'Union soviétique, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan ont accepté, non sans difficulté, de renoncer à l'arsenal sur leur territoire et de laisser la Russie seule héritière de la puissance nucléaire de feue l'URSS, en échange de garanties de sécurité et d'une aide économique. Tout cela pouvait ouvrir enfin la voie à un désarmement.

Pourtant, vingt-cinq ans après la fin de la guerre froide, le monde fait machine arrière et entre dans ce qui apparaît comme un deuxième âge nucléaire post-guerre froide. Depuis le début de la guerre en Ukraine et l'annexion de la Crimée, Vladimir Poutine n'a cessé d'agiter le spectre de la destruction en rappelant à plusieurs reprises que son pays était une puissance nucléaire et en mettant en alerte les forces nucléaires russes au moment de l'annexion de la Crimée.

Les États-Unis se sont lancés dans un programme de modernisation de leurs forces, comme le Royaume-Uni pourrait se préparer à le faire, à l'image de la France. Et la Chine continue de renforcer son arsenal. Quant aux négociations sur le New Start, elles sont au point mort. Et il est peu probable que la neuvième conférence du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui se tient tous les cinq ans et qui aura lieu à la fin du mois d'avril, parvienne à des « résultats tangibles » pour renforcer les trois piliers du traité (désarmement, anti-prolifération et utilisation pacifique de l'atome), comme l'a souhaité l'Algérie, qui en assure la présidence tournante. Le TNP est pourtant devenu un accord quasi universel ratifié par tous les pays membres de l'ONU (189 pays sur 193), à l'exception de l'Inde, du Pakistan, d'Israël. La Corée du Nord s'en est retirée en 2003. Mais, paradoxalement, en dépit du mirage qu'elle représente dans les conflits asymétriques, l'arme nucléaire garde deux intérêts : celui de mettre au même niveau le faible par rapport au fort et de rester un symbole du statut international d'un pays. Difficile d'imaginer la France tenir tête aux États-Unis en 2003 contre la guerre en Irak si elle n'était pas une puissance dotée, estime Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Et il est peu probable qu'elle disparaisse des arsenaux militaires dans les prochaines années.

Jacques Hubert-Rodier
Editorialiste aux « Echos »

Source : les Echos      (18/3/2015)
http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0204211948486-la-seconde-jeunesse-de-la-dissuasion-nucleaire-1103030.php
 

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